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Les grands leaders ont généralement un point commun : une profonde connaissance d’eux-mêmes. Ils connaissent leurs qualités naturelles, qu’ils utilisent à bon escient, et ne sont pas dupes de leurs faiblesses, qu’ils compensent en utilisant les talents des autres. F. D. Roosevelt.

Leadership & Conscience

Parfois, dans notre vie ou dans ma journée, nous pouvons accueillir la réalité présente, sans peur et sans filtre ; à d’autres instants, nous sommes imprégnés de certaines habitudes mentales et affectives et nous ne nous rendons pas compte de ne percevoir qu’une partie de la réalité. Dans le premier cas, nous allons pouvoir agir dans un juste leadership, dans le second, nos projections vont obscurcir nos décisions. Comment devenir conscients de quand, comment et pourquoi nous nous décentrons ?

Le Leadership “visionnaire” pour changer le monde

À un certain moment de notre vie, nous avons tous probablement ressenti le désir de changer le monde. Ce désir émane généralement d’une “vision” qui pressent que, d’une manière ou d’une autre, nous avons les moyens de contribuer à rendre le monde meilleur. De telles visions impactent fortement la direction et le sens que nous donnons à nos vies et à notre travail. Elles stimulent en effet notre motivation et notre dynamique de changement à de nombreux niveaux.

Créer un monde auquel les Hommes ont envie d’appartenir

Impacter le monde autour pour un monde meilleur. Rendre chacun plus responsable. Rendre chacun co-créateur du changement. Les compétences évoquées dans cette session ont été modélisées et inspirées par des leaders et managers du monde entier. Ces compétences incluent communiquer, interagir et gérer les relations internes à une organisation, un réseau ou un système social.

La conscience de soi émotionnelle, au fondement du leadership

« Je ne peux plus supporter les atermoiements de ce collaborateur », s’emporte cette dirigeante. Sa colère lui semble la « juste » réponse à la pression que les conséquences d’erreurs à répétition de la part du collaborateur exercent sur elle, entre autre.

Dans le déroulé de son coaching, elle identifie que la situation génère surtout pour elle de l’inquiétude et que, avant tout, il est nécessaire d’adopter des mesures protectrices pour la structure. Elle prend conscience de la confusion entre colère et peur et fait l’expérience de la distinction des émotions, comme élément fondateur de son processus décisionnel. Elle intègre cette expérience et modifie les rôles et la répartition des fonctions, ces deux points étant au moins aussi déterminants pour la problématique que les défaillances individuelles du collaborateur. A défaut, en suivant sa colère première, elle prenait le risque, en sanctionnant le collaborateur, d’aggraver le problème plutôt que le solutionner, de radicaliser les relations et de se créer un nouveau problème. Reconnaissance de la dimension émotionnelle inhérente et inévitable à la pertinence de nos pensées et à la congruence dans nos actions et juste appréciation de son intensité sont des cartes d’atout majeur pour la réussite des décideurs.

Toute action est la résultante du processus de conscience vigilante orientée sur le monde extérieur et sur les objets inscrit dans le champ de focalisation de notre attention « perception d’un stimulus ? Émotion ? Pensée ? Action ».

Au mieux nous comprenons le sens de telle émotion (principalement joie, tristesse, colère, peur) par rapport à une situation donnée, au mieux nous pouvons y faire face de façon appropriée. Nos émotions traduisent la satisfaction de nos besoins ou nos frustrations.

Les dirigeants, les managers et les équipes ont besoin de se sentir en sécurité pour agir, d’être informés pour avoir une vision, stimulés pour décider ou encore de se sentir considérés pour négocier. En outre, si la satisfaction de nos besoins nous motive elle est corrélée à l’orientation de nos stratégies et des nos actions ; cette orientation est le fruit de la rencontre de nos valeurs avec notre environnement. De cette rencontre émerge l’énergie que nous investissons pour agir dans notre milieu.

Propre à l’autoévaluation, la distinction entre valeurs et besoins est nécessaire au leader pour ajuster ses décisions, conduire les processus de développement et fluidifier ses relations. « Le respect des engagements pris et l’image d’excellence de l’entreprise sont pour moi omniprésents et j’attends de mes collaborateurs qu’ils agissent en fonction ». Bien sur, ce dirigeant est fondé à affirmer ces valeurs. Mais il s’aperçoit aussi que l’impact de leur rappel sur ses collaborateurs est vite limité.

D’une part, la traduction d’un problème à travers le prisme du décalage présupposé entre valeurs et actions constitue une façon parmi d’autres de se représenter la situation ; d’autre part, la discipline affirmée comme une valeur en soi n’a jamais alimenté la capacité de résolution de problème de qui que ce soit ; elle provoque plus de révolte ou de soumission que d’autonomie. En revanche, lorsque ce leader expérimente d’exprimer ses besoins comme par exemple « j’ai besoin que ce dossier soit bouclé pour la date D pour que je puisse me préparer pour ma rencontre à la date D + n avec nos partenaires », il obtient une écoute différente, ce qui alimente un processus de résolution de problème et de régulation.

L’élévation de son niveau de conscience de soi est la clé qui ouvre des options nouvelles, favorables à la créativité, à la pertinence des actions et à la solidarité au sein de son équipe.

Car la confiance est un processus collectivement construit et les protagonistes d’un système nécessitent espace et temps pour en faire l’expérience. Le « manque de confiance en soi » peut être temporairement masqué par une apparente fermeté d’esprit : dans ce cas l’affrontement énergétivore d’idées et de volontés antagonistes prend le pas sur la confrontation et la régulation.

L’inhibition est une autre façon, fuyante, d’éviter la confrontation souvent en pareil cas confondue avec l’affrontement. La confrontation ouvre un processus de différenciation et de rencontre ; la régulation est un processus de résolution de problème au sein duquel chacun exprime ses pensées, ses sentiments, ses besoins et pose ses demandes. Plus tard, chacun pourra en évaluer les résultats.

C’est ainsi que la conscience de soi constitue le ferment de la confiance en l’autre. « Depuis que j’ai pris le temps de mieux me connaître, je suis plus à l’aise dans les relations avec mes collaborateurs et mes partenaires » reconnaissait ce membre d’un Comité de Direction. La conscience de lui-même dont il a fait l’expérience en se challengeant a ouvert un espace de relations constructives avec son équipe et de développement.



Pourquoi  il m’est impossible de contrôler mes émotions ?

M’appartiennent elles  ou pas ?

Notre cerveau est « neuro-social ». C’est-à-dire que nos circuits neuronaux sont faits pour entrer en résonance avec ceux des autres. En fait, j’attrape les émotions des autres comme des virus, en positif comme en négatif. Sitôt que j’entre en relation avec quelqu’un, des millions de neurones cherchent, littéralement  à « se brancher sur la même longueur d’onde » que ceux de l’autre. Ils mettent en branle des processus archaïques dont je n’ai aucune maîtrise car se déroulent hors de toute conscience, à la vitesse éclaire d’un réflexe. Nos neurones entrent sans arrêt en résonance avec les neurones d’autrui. Mon intériorité est donc en communication directe avec l’autre ou les autres.

En neurosciences cognitives, ces neurones miroirs sont supposés jouer un rôle dans des capacités cognitives liées à la vie sociale notamment dans l’apprentissage par imitation, mais aussi dans les processus affectifs, tels que l’empathie. Ils réagissent aussi bien aux actions de soi que d’autrui et jouent un rôle important dans l’empathie, c’est-à-dire dans la capacité à percevoir et reconnaître les émotions d’autrui, notamment sur la base du fait qu’un système miroir semble exister pour les émotions.

L’interprétation de ces données est donc que le système miroir des émotions permet de simuler l’état émotionnel d’autrui dans notre cerveau et donc de mieux identifier les émotions éprouvées par les individus de notre entourage. Leur action semble reflétée, comme dans un miroir, dans la représentation motrice de la même action chez l’observateur.

Les neurones en fuseau entre aussi en action seraient impliqués dans le sentiment d’amour ainsi que d’autres émotions. De telles réactions sont basées sur des jugements émotionnels rapides, tel que savoir ou pas si un autre souffre ou la sensation générale si un évènement est plaisant ou déplaisant.

Cette communication ultra rapide et multi-niveaux constitue ce que les neurologues appellent la « voie basse » de l’intelligence relationnelle. Cette voie est à la fois très fine et holistique. Exprimée en termes neurologiques, c’est tout simplement l’intuition – et peut-être aussi la télépathie, dont on sait qu’elle se nourrit de détails infimes entre personnes en relation affective forte. Par contre, la « voie basse » ne fait pas de compromis, ni de diplomatie. Laissée libre à elle-même, elle peut s’avérer grossière et sauvage – et donc inhumaine – réagissant face à l’autre en « J’aime/J’aime pas » péremptoires.

D’où l’importance de l’autre pilier cortical de notre intelligence relationnelle, que les neurologues appellent la « voie haute ». Si la « voie basse » réagit sans réfléchir, la « voie haute » commence au contraire par la réflexion consciente. C’est notre cerveau civilisé. Mettant en action les structures neuronales du néocortex, la « voie haute » est beaucoup plus lente, mais aussi beaucoup plus riche, nuancée, sophistiquée que la « voie basse », faisant intervenir la mémoire, les valeurs, les croyances, bref, la culture de la personne.

Une personne équilibrée, fait coopérer la lente intelligence réfléchie de sa « voie haute » et les fulgurantes intuitions de sa « voie basse ». Mes deux mondes en quelques sortes. Nous vivons cette coopération en permanence… non sans courts-circuits, généralement inconscients, ce qui est le propre des mécanismes du refoulement.

Lorsque je parle de la dissolution des barrières entre autrui et moi ou un groupe, il n’y a vraiment plus de différence entre moi et les autres. Et comme les pensées transforment le cerveau par sa plasticité je me protège pour ne pas me perdre car il devient possible d’être l’autre.

En hyperconscience, il est très facile de se connecter à l’humanité entière, à la nature, à l’autre.

Des expériences ont été faites avec les membres fantômes des personnes accidentées. En touchant ma propre main je fais ressentir dans le cerveau de l’accidenté des sensations sur sa main fantôme !

Nous ne sommes pas maître de nos neurones miroirs et en fuseau. Ces neurones sont très utilisés dans la mise en place de l’intelligence collective


Comment fonctionne la conscience ?

Conscience et intelligence collective sont-elles une et même chose ?

Le niveau de conscience dans le quel nous baignons semble insuffisant pour nous guider vers une satisfaisante compréhension de sa complexité. Chaque espèce a des capacités cognitives limitées et la compréhension de la conscience nécessite peut-être des notions qui nous sont inaccessibles pour le moment. Albert Einstein disait « Le monde que nous avons créé est le résultat de notre niveau de réflexion, mais les problèmes qu’il engendre ne sauraient être résolus à ce même niveau conscience. »

Qu’est ce qu’un niveau de conscience ? Les niveaux de conscience sont ils infinis ? Qu’est ce que la conscience ? En quoi une croyance n’est pas la conscience ? Sommes-nous conditionnés par la conscience ? La conscience dépasse-t-elle notre propre espace cognitif ? Est-elle intemporelle et impersonnelle ? Qu’est ce que cela veut dire prendre conscience ? La conscience serait elle un organe construit et social ? Lors d’un bouleversement de la chimie du cerveau pour quelles raisons la conscience est-elle modifiée ? La conscience serait-elle le résultant du tri sélectif de milliards de milliards d’informations ?

Depuis la nuit des temps la conscience globale de l’humanité s’éveille à la réalité à grande vitesse à mesure des découvertes scientifiques. Plus les croyances tombent dans l’oubli, plus les êtres se délivrent de leur conditionnement limité en s’éveillant  à un degré de liberté psychique. Nous franchissons ces stades d’éveil collectif par saut quantique au fur et à mesure que la psyché collective change et se transforme.

Notre conscience actuelle ressemble-t-elle à celle où nous étions encore des primates ? Est-elle évolutive ? Est-elle limitée par nos croyances ? Sommes-nous incapables de nous représenter la conscience ? Comment l’activité neurale peut produire un sentiment subjectif ? Nos limites cognitives de notre outil pensée sont elles fixent ? La conscience est elle bien plus vaste que nous ne pouvons l’imaginer ? Comment est elle généré au travers et en l’être humain ?

La transdisciplinarité et la neuroscience s’intéressent de plus en plus à son existence et sont pour le moment impuissantes à élucider cette complexité de la conscience humaine. Nous savons beaucoup de choses sur les états de conscience mais nous ne savons toujours pas comment la conscience fonctionne ! Par exemple, nous savons que c’est bien consciemment qu’on accède à notre discours intérieur qui accompagne une lecture silencieuse.

Prenons comme postulat pour la compréhension du texte que la conscience englobe l’inconscient, le préconscient, le conscient et le non conscient. La conscience se représente de façon multidimensionnelle et multi référentielle et qu’elle se déploie en niveau de conscience.

(Un additif à ce texte rassemblera tous les éléments physiques du fonctionnement des neurones et du cerveau, les ondes cérébrales, les différents états de conscience, etc….)

Le cerveau, un organe social de la conscience.

La complexification des systèmes nerveux au cours de l’évolution des espèces nous amène à dire que la conscience a pu être un avantage pour résoudre les problèmes rencontrés par nos ancêtres. Comme par exemple la reconnaissant des visages et la capacité de prédire le comportement de chaque personne en groupe. Chez l’être humain normal, la rencontre avec d’autres personnes ou groupe de personnes porte le cerveau à attribuer immédiatement certains états mentaux.

Notre cerveau serait-il une machine à détecter l’intention instantanément et l’état d’autrui avant même qu’il accède au langage conscience ? Serait-il une machine à détecter efficacement les émotions d’autrui par son langage non verbal ?

La conscience humaine est très difficile à définir car elle est accessible seulement du point de vue du sujet conscient alors que les phénomènes physiques sont accessibles à tous. De plus, elle est laborieuse à définir car la conscience à un caractère ineffable, c’est-à-dire qu’on ne peut en rendre compte convenablement avec les termes du langage.

Il semblerait que l’évolution de notre conscience et de notre intellect se serait faite, tout au plus, en réponse à la complexité de ce monde social initié entre les individus, plutôt qu’en réponse à l’environnement physique. La sélection naturelle aurait donc sculpté notre capacité cognitive davantage en réaction à autrui qu’à l’environnement. Les primates et donc les humains sont des créatures hautement sociales.

Connaître les intentions des autres à tout le temps était crucial pour notre survie. Voilà pourquoi nous sommes passés maîtres dans l’art de la simulation interne de l’esprit des autres. Des neurones, appelées neurones miroirs, sont passé maitre dans cet art de la simulation (mimétisme) et font en sorte qu’il n’y a pas de frontière entre soi et l’autre. Notre capacité à décoder l’état d’esprit d’autrui a été le premier phénomène de la conscience avoir évolué et qui auraient été par la suite appliqué nous-mêmes.

Dans son évolution, considérons, là aussi, l’empathie humaine comme quelque chose de fondamental. Prenons l’exemple d’une contagion neuronale dite émotionnelle de la souffrance, l’homme tend naturellement à soulager la souffrance d’autrui pour apaiser du même coup sa propre souffrance. D’où la grande importance accordée aux neurones miroirs dans ce phénomène de la contagion émotionnelle des foules, la dynamique, de groupe, l’intelligence collective.

Ce phénomène émotionnel du même coup favorise l’émergence d’une conscience de soi, permettant de nous observer comme si l’on était un autre. La conscience de « soi » aurait émergé progressivement au cours de l’évolution à mesure que les groupes sociaux se complexifiaient et donnaient un avantage à ceux qui étaient capables de se mettre dans la peau des autres. Elle apparaîtrait chez l’homme avec les émotions primordiales comme la faim, la soif, le besoin de la sensation d’étouffement, le désir sexuel, la douleur.

La conscience serait donc une propriété émergente qui a évolué avec la fonction sociale. La conscience de nos relations aurait une origine sociale, et proviendrait davantage de la communication avec les autres. L’origine d’une action consciente n’est pas à chercher seulement dans le cerveau d’un individu, mais dans la relation permanente avec ses homologues et le reste du monde. La conscience serait un phénomène fondamentalement social lié à la communication. La conscience s’appuierait sur un phénomène d’intelligence collective !

La conscience de soi serait-elle alors le résultat d’une pression culturelle, et non pas seulement le produit du monde physique qui nous entoure mais surtout des individus avec qui l’on communique ? La conscience serait-elle alors prisonnier en quelque sorte de notre intelligence sociale et de notre conscience culturelle ?

La conscience serait-elle virtuelle et distribuée ?

Contrairement aux propriétés des phénomènes physiques, elle ne peut être exprimée avec précision en termes de masse de température. Un peu comme la vision ne fait pas percevoir les ondes électromagnétiques mais des objets lumineux. Ce qui fait dire parfois aux chercheurs que l’esprit ne serait qu’un artefact de la perception.

La conscience primaire nait d’une contagion neuronale instantanée d’une association inconsciente d’assemblées de neurones (programmes idéomoteurs de survie ou de plaisir) en relation direct avec des milliards capteurs sensoriels du corps. Elle émerge dans ici et maintenant  d’une forme de langage source primaire attachée aux fluctuations de l’environnement, et se synchronise en se concentrant sur la force des signaux et de l’expérience du sujet. A partir de ces différentes modalités sensorielles activées se forme une image sensorielle sécurisée et unifiée de l’environnement. La conscience aurait donc émergée pour nous simplifier la vie en protégeant notre intégrité.

Notre cerveau a cette capacité d’extraire une image virtuelle stable du monde parmi les informations sensorielles ambiguës et multiples (image virtuelle de ce que nous considérons être la réalité perçue). À partir de cette image stable du monde, l’homme peut choisir rapidement des comportements appropriés en fonction d’intentions et de buts à atteindre sans se soucier encore une fois de la complexité des commandes motrices à donner à son corps.

Ce cerveau avec ses deux hémisphères offre de troublantes dissociations, en fait, lorsque le cerveau est divisé, il semble que la conscience de soi l’est aussi. Ce qui reviendrait à dire que pour piloter notre existence, nous avons deux types de conscience fusionnées qui interagissent entre elles et avec l’environnement.

La compréhension du monde se ferait-elle dans l’équilibre d’une réponse alternative entre nos hémisphères ?

Si l’hémisphère droit, à cause de son implication dans l’image globale du corps, est très important pour générer ce sentiment d’être soi, l’hémisphère gauche quand à lui est spécialisé dans le langage chez la grande majorité des gens, est semble être à sa façon tout aussi essentielle à la conscience de soi.

Chaque hémisphère semble spécialiser en deux types d’états de conscience. L’hémisphère gauche aurait un état de conscience plus dissocié, plus spécialisée sur le détail, orienté vers l’action et la recherche d’objectifs. Celui-ci semble en relation étroite avec une forme de conscience collective et culturelle externe à soi. Tandis l’hémisphère droit serait inversement plus associatif, spatial et davantage spécialisé sur la globalité, le sens, la cohérence. Celui-ci semble en relation avec l’inconscient collectif et l’intelligence collective.

La fusion et l’unicité perçue de ces deux formes d’états de conscience seraient-elles un interprète qui se raconte constamment une histoire cohérente de la réalité à partir d’un imaginaire construite directement de nos actions, de nos émotions, de nos ressentis et de nos pensées ? Le processus décisionnel initié inconsciemment, pourrait-il alors être approuvé ou empêché par la conscience volontaire et vigile ou par des processus totalement inconscient ? Notre libre arbitre aurait-il ainsi le pouvoir de rejeter, parmi une multitude d’intentions surgissant au hasard dans le circuit neuronal du cerveau, toutes celles qui sont inappropriées, de toutes actions inacceptables socialement avec cette possibilité d’être stoppées avant son extériorisation ? La conscience serait en quelque sorte un monitoring ? Autrement dit, jouerait-elle un rôle de contrôleur de soi et de l’environnement, de nos pensées et de nos comportements ? La conscience que nous avons de nos propres intentions d’agir serait-elle une conséquence de l’activité du cerveau plutôt que sa cause ?

Voici un tableau comparatif non exhaustif des possibilités de représentations symbolique et métaphoriques des états de conscience.

Prise de conscience sur la réalité (insight) Monde Extérieur, Réelle réalité Non Conscient Non Possible Complexe 

Chaos

Inconnu Conscience, morale, culturelle et collective Cerveau néo cortex, pro actif, anticipation Intelligence rationnelle, analytique
Conscience environnementale 

Présence

Monde Réel 

Réalité perçue

Conscient Possible Compliqué Apprentissage, connu Conscience Volontaire, réflexive, de soi, vigile Cerveau limbique, affectif, relationnel, émotionnel Intelligence émotionnelle, relationnelle, affective
Inconscient réflexe Monde Intérieur Imaginaire rêves Inconscient Impossible Simple Intégration Inconscient collectif, conscience primaire Cerveau reptilien, survie, plaisir, facilité, réactionnel Intelligence collective, intuitive, créative

En quelque sorte notre système s’informe constamment de l’activité d’une multitude de systèmes inconscients et conscients fonctionnant en parallèle afin de coordonner toute cette activité neuronales en autorisant ou inhibant des actions déjà initiées automatiquement. Le mécanisme de conscience ne serait ainsi qu’une fine couche de commande ajoutée sur un ensemble de mécanismes non conscients largement majoritaires.

Notre conscience nous pousse à l’action.

Au fond, aucun mécanisme n’est conscient, mais il se met en marche consciemment. La conscience intervient davantage lorsque les choses ne se passent pas comme prévues, que nous faisons face à un défi nouveau ou une situation menaçante. Ainsi nous pourrions dire que la conscience aurait émergé comme un phénomène associé à un état d’hyper vigilance survenant lors de situations d’urgence mettant en jeu la vie. La conscience serait en quelque sorte un kit de survie dans l’action. Toute perception entraînant une action et toute action entraînant une perception.

Nos comportements limités et conditionnés font partis de l’univers dans lequel nous nous déployons et nous n’échappons pas à ses lois.

Par conséquence, peut-on dire que la conscience volontaire joue bel et bien un rôle dans nos prises de décisions sur le monde et sur notre libre arbitre ? Sommes nous capables de déclencher consciemment une activité cérébrale qui semble mener ensuite irrémédiablement à une action volontaire ? Où le libre arbitre relève-t-il plus de l’illusion cognitive externe à soi, en partant du principe que l’illusion n’est pas quelque chose qui n’existe pas mais plutôt quelque chose qui n’est pas ce qu’il semble être ?

La volonté consciente engendre une force active et décisive dans nos actions. En effet, lorsque l’existence de l’être est en jeu ou que le danger s’impose à lui, l’ensemble les états de conscience poussent à l’action. En réaction à un événement, nos gestes sont initiés dans les régions préfrontales du cerveau en moins de 20 millisecondes et les régions motrices qui programment le mouvement dans le détail, avant de les exécuter, sont existées avant même que nous en ayons conscience ! Ainsi dans le sport de compétition, dans le management, dans les grands groupes, la perception d’une simple intention d’autrui engendre des assemblées et des programmes neuronaux réflexes idéomoteurs, le corps inconsciemment se met en marche. Nous en avons pour preuve les faibles signaux émis par notre langage non verbal et émotionnel.

Quand une pensée surgit à la conscience juste avant une action (priorité), elle est s’harmonise avec cette action (cohérence), et quand elle n’est pas accompagnée par d’autres causes possibles pour cette action (exclusivité), la conscience est portée par des intentions au moindre objet en mouvement. Lorsqu’un mouvement apparaît dans notre champ visuel, premièrement notre cerveau décide une action en moins de 20 ms et met en branle les mécanismes qui vont mener à son exécution (rappel la prise de conscience commence à émerger au bout de 350 ms). Deuxièmement, tout en étant ignorants des mécanismes inconscients sous-jacents, nous devenons conscients d’une pensée au sujet de cette action que nous appelons intention. Troisièmement, finalement l’action survient après l’intention, et nous faisons constamment l’erreur de conclure que c’est cette intention qui a causé l’action ! Nos pensées seraient au fond que des mouvements potentiels qui ne sont pas encore actualisés.

Lorsque nous décidons d’exécuter un mouvement et que nous le faisons, les neurologues constatent que la décision est prise 350 ms avant l’action. Il semble donc que la conscience volontaire arrive beaucoup plus tard pour être à l’origine de l’action.

Et si le cerveau peut initier nos mouvements volontaires avant même l’apparition d’une volonté consciente de ses mouvements, que reste-t-il pour la conscience ? Notre conscience serait-elle subjective et serait-elle qu’une illusion ? La conscience viendrait-elle seulement après coup justifier les actions décidées par ces mécanismes inconscients, en adaptant la gestion de parole au contexte culturel et social du moment ? Est-il alors possible de dire que ceux sont les assemblées de neurones les plus actives qui forme le contenu de conscience ?

Comme nos neurones participent aux états de conscience, qui opère ?

Une très grande majorité de notre vie est réglée par des circuits cérébraux inconscients. Quand la réalité perçue s’accroit,  l’activation des neurones est largement amplifiée et réverbérée d’abord à travers le cortex frontal en 275 millisecondes, ensuite vers le préfrontal dès 300 ms. Pour qu’il y ait conscience, il semble donc qu’il faut avoir un échange en résonance entre différentes régions du cerveau. La conscience semble également surgir que lorsque des aires dites supérieures comme le cortex frontal, est relié au circuit de l’émotion et de la prise de décision.

Les neurosciences focalisent davantage sur un faisceau d’innombrables assemblées de neurones inter-reliés, dont l’activité de la plupart, demeurent inconscientes. Les opérations cognitives résultent de l’interaction d’innombrables unités neuronales interconnectées qui interagissent entre elles, sans pilote central. Un réseau de neurones peut donc servir à décrire adéquatement la cognition, et pour qu’un tel réseau puisse produire de la signification, il doit nécessairement posséder une histoire, il doit pouvoir agir sur son environnement et être sensible à ses variations. Le monde environnant est façonné par l’organisme autant que l’organisme est façonné par lui.

Dans l’évolution, le cerveau, pour facilité le traitement, à fabriquer des méta-représentations, et au lieu de produire de simple représentation sensorielle, il s’est mis créer des représentations de représentation sous forme de symbole. Pour accélérer son fonctionnement, l’architecture cérébrale lors de l’apparition et l’éveil de la conscience peut être représentée en système de cartes neuronales (banque d’expériences ou constellations émotionnels) constituées d’assemblées de neurones responsables de nos différentes possibilités perceptuelles. Lorsqu’un stimulus est reçu par l’organisme, le circuit neuronal dans les connexions réciproques, constitué de cartes perceptuelles d’assemblés de neurones, se renforcerait. Il en résulte un système de cartes neuronales étendues. Plusieurs cartes vont être activées et vont s’envoyer des signaux mutuels. Un ensemble de zones neuronales s’activent sous forme de noyau dynamique et ce noyau s’affaire pour décrire les processus conscients et permet de construire sans cesse de nouvelles significations de la réalité. La conscience a donc alors un rôle d’opérateur qui module ces dynamiques cérébrales.

La contagion neuronale, la naissance d’un état de conscience

D’après les chercheurs, la clé des processus conscients est la contagion neuronale. Elle se trouverait dans des oscillations neuronales synchronisées dans le cortex à des fréquences avoisinantes 40 Hertz. C’est de cette synchronisation temporelle de l’activité neuronale que naîtrait l’accès perceptuel conscient. L’assemblée neuronale en résonance qui devient conscient serait celle qui est en phase avec l’oscillation de 40 hertz. C’est comme si la vague ondulatoire qui rayonne dans tout le cerveau, éclairerait les zones neuronales et les mettraient en cohérence en donnant naissance à la conscience, à la manière d’un écran de radar. Cette synchronisation se diffusant dans tout le cortex un peu comme sur un radar de tour de contrôle illuminerait tous les objets sur le passage d’un cycle.

La fréquence de synchronisation de 40 Hertz du cerveau et un outil extraordinaire de synchronisation temporelle de l’activité neuronale. Celle-ci est reliée de près à l’intégration perceptuelle, à la construction des représentations cohérentes et à des processus d’attention sélective sur la réalité. Ainsi des circuits neuronaux en synchronie faisant force auront tendance à avoir une visibilité et une force associative plus grande. La conscience devient alors un outil précieux en allouant davantage de ressources cognitives à la résolution de la situation en cours et significative.

Les objets étant les différentes coalitions de neurones en compétition. La synchronisation des oscillations à 40 Hertz serait peut-être le mécanisme par lequel se résoudre cette compétition en favorisant la sélection d’une assemblée particulière de neurones dans l’espace de travail global ainsi créé.

Il faut en effet rappeler qu’il ne peut y avoir qu’une seule chose à la fois dans notre conscience. Les différentes assemblées neurones et différentes tâches qui requièrent la conscience, entrent donc dans une certaine façon en compétition les unes des autres pour passer à la portée de la conscience. La conscience pourrait avoir une fonction de déclencheur de processus inconscient. Elle donnerait ainsi accès sur demande à toute une gamme de connaissances inconscientes.

Cette oscillation démontre en état d’éveil ou de sommeil, en cas d’urgence, que la synchronisation va produire une réponse corticale en se remettant à zéro lors du balayage. Ceci dans un but de synchroniser d’autres assemblées neuronales nouvelles en lien avec la situation d’urgence. C’est l’exemple d’une personne qui marche dans la rue en réfléchissant, son cerveau en général oscille à environ 40 Hertz. Tant que les représentations mentales s’accordent avec l’environnement extérieur, le cerveau continu de mettre la scène à jour selon un rythme stable. Chaque onde qui balaie le cortex en 12,5 ms crée une image, et ces images s’enchaînent si rapidement que tout semble continu, comme l’image fixe d’un film qui devient apparemment fluide lorsqu’elles défilent assez rapidement. Mais si un véhicule surgit devant lui mettant en danger sa vie, le cycle de 40 Hertz est abruptement remis à zéro -resynchronisation du cerveau face à l’inconnu – pour incorporer les nouveaux stimuli dans l’ensemble de la scène afin que la nouvelle information puisse être prise en compte (cet arrêt sur image est un état d’hyperconscience). Au point que l’action de retrait du corps face au danger soit en totalité exécutée de façon inconsciente ! Le cerveau s’est mis en alerte instantanément et totalement inconsciemment en bouleversant la chimie du cerveau et du corps pour réagir. La personne prenant conscience de l’instant qu’après la situation critique dès que le film de la vie se remet en route !

L’espace de travail, le creuset de la conscience.

Contrairement à l’information traitée par les sous systèmes isolés qui elle demeure inconscient, certains sous systèmes neuronaux mettent en commun certains résultats de leur opération dans un même espace de travail global. L’espace de travail neuronal non localisable est en mouvement permanent et est donc un lieu d’échange d’informations. D’autres sous systèmes peuvent aussi profiter de cette information disponible et c’est cette disponibilité qui constitueraient l’émergence de la conscience. La conscience est proche d’une forme de mémoire de travail momentané permettant de prendre en compte l’interaction entre les processus conscients et inconscients observés.

À tout instant, des milliers d’objets ou programmes mentaux se forment et se défont ensemble dans le cerveau. Comme le cerveau reconstruit la réalité perçue avec l’information qu’il perçoit, les souvenirs, l’expérience, à chaque instant, il y aurait donc plusieurs états conscients possibles. Mais seulement une de ces versions multiples connaîtrait son heure de gloire et deviendrait célèbre, autrement dit conscient, l’espace d’un instant. Ce qu’on appelle le soi pourrait être considéré comme ce qui émerge de ce conflit entre la perception, l’attention, le langage etc… qui accomplit chacun leur tâche à un niveau dont une seule version atteint le seuil de la conscience.

La conscience traite l’information en profondeur entre des fonctions cérébrales indépendantes et ignorantes de ce que font les autres. Si le signal est trop faible, le traitement d’informations reste localisé dans le processeur inconscient et se dissipe rapidement, cela correspond à l’état subliminal. Si le niveau d’activation est insuffisant, elle reste sous le seuil des boucles d’auto amplification de l’espace de travail conscient. Si l’activation est assez forte et se répand dans plusieurs régions sensorielles du cerveau, et si l’attention n’est pas orientée vers un stimulus alors la formation demeure inaccessible à la conscience, un état qui peut toutefois devenir conscient s’il subit l’amplification suffisante de haut en bas.

Si l’activation est forte et l’attention focalisée sur le réel ou l’irréel (le cerveau ne faisant de différence entre le réel et l’imaginaire), dans le creuset de l’espace de travail neuronal surgit un état de conscience.

Les différents états de conscience qui font de nous un être conscient.

Il existe différentes catégories de conscience selon différents états d’éveil ou de sommeil. Nous distinguons une conscience primaire dite d’accès dont le contenu est immédiatement disponible (conscience de bas en haut) et une conscience phénoménale dont la perception fait ressentir une douleur, percevoir une couleur (conscience de haut en bas).

Une conscience de soi, c’est-à-dire de représentation de soi nous conférant une certaine unité de notre vie mentale. La conscience de soi est en constante transformation, jamais fixe, ne reposant sur aucun fondement stable. La construction de soi, dans le temps, s’amorce après l’âge de deux ans. Les nouveau-nés sont par contre incapables de faire la différence entre eux-mêmes et le reste du monde, y compris avec leur mère. Cette prise de conscience de soi se développe entre l’âge de six mois à un an en lien avec le monde et les êtres. Cela lui permettra éventuellement de se raconter, de mettre en scène et de modifier ses souvenirs à mesure que ceux-ci se dérouleront.

Une conscience réflexive ou vigilante (monitoring) dont la capacité est d’inspecter délibérément le cours de nos pensées, de faire de l’introspection, dépister notre comportement. La conscience réflexive, cette impression que c’est moi qui perçoit, est souvent présentée comme condition nécessaire à la conscience de soi, c’est-à-dire le sentiment d’être soi et pas un autre. La conscience réflexive serait nécessaire à la conscience de soi. C’est le fait de connaître mon histoire personnelle, pourquoi je suis où je suis dans l’instant présent et pourquoi je serai et à tel endroit ce soir. La conscience vigile orientée sur le monde extérieur donne souvent cette impression d’avoir un esprit détaché du corps, comme dissociée, même si elle est fausse, elle est adaptative dans la mesure où elles augmentent la valeur que nous accordons à notre existence et à celle des autres.

La conscience subjective ne serait que le produit des interactions neuronales de notre cerveau. Une prise de conscience serait un état de conscience de multiples états inconscients, composée plutôt une multitude d’entités, d’images demeurant toutes inconscientes, et qui donne accès au même moment à une information particulière qui donne sens, une sorte de prise de conscience sur le monde. La conscience serait donc des états d’inconscience et de conscience successifs dans une sorte de continuum de la conscience (film).

L’efficacité des connexions unissant les neurones se modifient en fonction de l’expérience et de la chimie du cerveau. Nous en reparlerons lors dans le chapitre du système nerveux central et les ondes cérébrales.

La science de la conscience n’en distingue que trois états d’activation. Dans le traitement de l’information : au premier niveau de traitement subliminal (l’activation de bas en haut autrement dit de l’inconscient vers la conscience) est état suffisant pour déclencher un état d’activation à grande échelle dans le réseau neuronal (souvent lié à la survie et au plaisir); en second niveau, le préconscient possède suffisamment d’activations pour accéder à la conscience mais est temporairement mis en veilleuse par manque d’attention (de haut en bas, de l’extérieur vers l’intérieur); un troisième niveau conscient, envahit l’espace de travail global lorsque des stimulus préconscients reçoit suffisamment d’attention pour franchir le seuil de la conscience. Le processus est alternatif parmi un état stable de conscience d’être et un état instable conscience de faire ou d’avoir, l’un influence l’autre.

La conscience serait-elle une fusion de deux types de perception consciente, interne et externe, mais distincte ?

Pour le maintien d’un état normal de la conscience, il semble qu’il y ait un registre optimal de stimulation extérieure nécessaire. Les niveaux de stimulation en dessous et au-dessus de ce registre semblent conduire à la production d’état modifié de conscience. Ce phénomène peut se produire avec un ennui extrême qui accompagne la privation de contacts sociaux prolongés et ou à l’inverse des états sociaux susceptibles de produire des états modifiés de conscience collective. D’autres circonstances impliquant au contraire un état d’éveil accru ou une implication mentale intense (absorption intense dans un travail, lecture, performant d’un sport) provoque également des états modifiés.

Eveiller, élargir, expanser sa conscience serait un état modifié de conscience et serait le secret d’un accès à un niveau de conscience qui permet une remise en cause du déclencheur de processus et donc de nos schémas mentaux et neuronaux. Les phénomènes d’hyperconscience apparaissent dans ce registre.

La conscience est-elle un phénomène éphémère en constante reconstruction ?

Résident nulle part et partout, la conscience reforment constamment des processus conscients qui sont fournis par différentes parties du cerveau et qui subissent les changements rapides et étendus dans la pensée humaine. Les facultés cognitives se développent parce que le corps interagit en temps réel avec un environnement donné, c’est-à-dire que la conscience modifie notre environnement tout en étant constamment façonnée par lui. Le contenu de la conscience née d’une succession rapide des événements cérébraux ne peuvent être ordonné dans le temps, mais lorsque cela survient une continuité successive de prise de conscience donne cette impression que la conscience est comme un film qui se déroule.

Un individu entre en interaction avec son environnement grâce à toutes ses perceptions personnelles mémorisées au cœur des neurones sous forme de liens entre neurones ou circuit neuronaux, programmes, ou encore croyances s’il y a eu une synchronisation entre assemblées de neurones. Cet individu entre en interférence avec une forme d’état de conscience extérieure, fluctuante, focalisée sur réalité et sur l’action, et une autre forme d’état de conscience intérieure, flottante, stable, globalisante, sur laquelle s’appuie dans un va et vient la conscience.

La conscience serait la résultante d’une constante interaction entre ce monde intérieur davantage associatif, qui donne sens, globalise, défocalise la réalité, la métaphorise dans des rêves et l’imaginaire sous forme de films et d’histoires « virtuelles », et le souvenir ou la réalité perçue d’un monde plutôt extérieur, dissocié, social, davantage focalisé sur l’action, le lien, le détail. Les prises de conscience cohérente émergeant de la synchronisation entre ces deux états de conscience et d’un ensemble d’assemblées de neurones qui décident de créer une cohérence significative (insight) dans le présent serait la conscience. Elle peut se produire dans les états de veille comme dans le sommeil (intuition du matin).

La conscience est une reconstruction permanente de la réalité. La construction se fait toujours dans le présent alors que le cerveau nous donne cette impression que cela vient du passé. La conscience influence le rappel aux souvenirs qui est loin d’être toujours le même. Un souvenir reconstruit affectera inévitablement le fonctionnement ultérieur du cerveau. Sachant que la plupart des souvenirs sont inconscients et qu’on ne peut se les remémorer consciemment, car ils sont à l’état de traces inconscientes dans le système nerveux, la majorité du temps.

La conscience structure l’attention

On dit que quelqu’un est attentif à quelque chose, lorsqu’il sélectionne cette chose en lui accordant une sensibilité plus grande qu’aux autres. Autrement dit, notre attention, nos attentes influencent nos perceptions.

Notre cerveau tente donc constamment de structurer le monde qui l’entoure avec ses propres perceptions qui sont influencées par toutes sortes d’expériences acquises préalablement de façon inconsciente ou implicite. Le processus de l’attention, qui mène à la conscience, ne se fait pas sur un réel qui existe complètement en dehors de nous mais à partir de préconception et de formes mémorisées que l’on projette sur l’environnement. (Voir chapitre sur l’explication du fonctionnement de la vision). D’où le caractère construit de toutes nos perceptions qui sont d’ailleurs à l’origine de bien des illusions d’optique.

Dans une scène, la valeur d’un objet pour un individu l’aide à extraire cet objet du chaos ambiant. Inversement l’inutilité pourrait bien renvoyer l’ensemble des objets dans le chaos inconscient des choses sans signification, même utile, que l’on croise tous les jours sans les remarquer. Le sens des choses, sa valeur affective pour un individu, influencent donc nos perceptions conscientes de cette chose.

L’illusion d’être pleinement conscient de toute la scène viendrait du fait que nous savons qu’à tout moment nous pouvons changer notre attention d’un point à l’autre de la scène pour vérifier les détails. C’est comme si nous utilisons en quelque sorte le monde lui-même comme un élément externe à soi alors qu’il se crée en soi. L’ensemble de la scène serait à tout moment traité, mais seulement des zones préconscientes nous permettraient d’aller y identifier constamment certains éléments.

Si vous ne vous attendez pas avoir quelque chose à un moment donné, vous pouvez ne pas le voir du tout, même s’il s’agit de quelque chose de gros jusqu’à créer une illusion hallucinatoire dans le cas contraire. Le monde est trop complexe pour que l’on puisse en tout temps en avoir une conscience détaillée sauf dans des états spéciaux. De nombreux processus intentionnels et inconscients sont à l’œuvre en permanence. Il n’existe pas donc une conscience, mais une multitude de niveaux de conscience, un continuum fait d’état intermédiaire.

La conscience étendue serait-elle notre intelligence ?

La conscience ne serait pas un processus unitaire mais plutôt distribué. À tout moment plusieurs assemblées de neurones concurrentes activées en parallèle entrent en compétition les unes avec les autres pour être le centre d’attention, pour être célébrées. Le soi conscient ne serait rien d’autre que cette célébrité fragile et changeante dans le cerveau en reconstruction constante.

Nos pensées conscientes dépendent substantiellement de nos perceptions viscérales. La conscience étendue, dans les degrés les plus primaires est reliée aux émotions internes au corps et expériences impliquant le corps dans son ensemble. Un stimulus devient conscient de deux façons : en orientant notre attention de manière volontaire vers un état très conscient, ou lors d’un signale fort et inattendu accompagné d’une force au cœur de l’espace de travail conscient. C’est dans ce constant monitoring des échanges entre corps et cerveau que les prises de décisions éclairées se mettent en œuvre.

Le moi est sans cesse en construction, éclairée par le passé et autant influencé par nos attentes sur le futur. La conscience étendue de ce que l’on désigne sous le terme général d’intelligence, permet d’avoir accès à un recueil de connaissance le plus large possible. L’intelligence serait davantage reliée à l’habileté de la manipulation de ces connaissances afin d’inventer de nouvelles réponses comportementales à l’environnement. C’est dans cette conscience étendue propres aux humains, que logeraient des facultés comme la créativité, la conscience élargie et expansée et la conscience morale.

Cette conscience étendue, permet de se sentir exister en tant que personne dans le temps et hors du temps. Elle est distincte de la conscience réflexive ou rétrospective qui elle dirige son attention vers tel ou tel objet, tel ou telle pensée, contre son raisonnement et son comportement.

Notre conscience serait-elle une super conscience d’éléments conscients en nous ?

Nous pouvons suggérer que la conscience d’un individu serait en fait constituée de plusieurs micros consciences correspondant aux différents états et niveaux de traitement dans le cerveau. Cette multitude de micros consciences s’intégrait dans une super conscience plus globale grâce au langage. Cette conception des multiples consciences, permettrait ainsi de concevoir la conscience comme quelque chose de réellement décentralisé, sans aucun centre cérébral d’où jaillirait la conscience.

Dans la chimie du cerveau, d’innombrables substances peuvent rendre inconscient le traitement de l’information. Ce qui est reviendrait à dire que l’éveil de la conscience c’est l’arrêt de l’anesthésie du cerveau ! De manière différente, nous pouvons admettre que l’état inconscient induit, n’est pas simplement le manque d’une chose, qu’on appellerait la conscience. Les inputs sensoriels conscients produiraient donc une activité cérébrale bien plus étendue que des stimuli inconscients comparables. L’activation soudaine des lobes frontaux et pariétaux serait la signature typique d’une perception consciente et intuitive.

Lors d’une expansion de la conscience en mode associé dit « hyper conscient », l’attention est détournée des entrées sensorielles et est tournée vers la mémoire. La chimie du cerveau est bouleversée et la conscience s’éveille à une dimension plus large, plus libre et vaste de la réalité perçue au regard de la réelle réalité.

La vie éveillée d’une personne serait alors l’équivalent d’un rêve guidé par les sens, même si ceux à quoi nous pensons, en bout de ligne, sert à l’action. L’éveil peut être considéré comme un état de rêve modulé par des contraintes produites par des entrées sensorielles !