Pour répondre aux attentes globales et exigeantes des clients, les structures organisationnelles changent pour assurer une meilleure flexibilité. Les entreprises s’étendent et se mettent en réseaux pour maîtriser entre autre, coût, qualité et délais. Des équipes projets sont mises en place pour assurer une réponse rapide et de haute qualité aux besoins des clients.

Issus de pays différents et faisant partie d’entreprises différentes, les membres de ces équipes communiquent, collaborent et coordonnent leurs efforts lors de la réalisation de leur projet commun presque exclusivement grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Plus communément désignées comme des équipes virtuelles globales (EVGs), leurs membres doivent développer une conscience de groupe et comprendre les phénomènes d’E-leadership qui émergent. Un type processus de créativité et d’intelligence collective dans ces équipes ont à faire émerger de nouvelles idées ou à développer des produits innovants.

La complexité du contexte dans lequel se déroulent la plupart des actions collectives, appelle le développement de compréhensions, d’interprétations, de représentations et de connaissances, partagées par les personnes qui participent à une même action collective. A la complexité des situations de travail collectif s’ajoute une autre complexité relative à la virtualité des échanges.

Les nouveaux paramètres liés aux contextes virtuels introduisent des changements importants dans le leadership. Les E-leaders ont à prendre en compte par exemple les distorsions dans les processus de communication, la diversité plus importante des membres, les problèmes technologiques, etc. La confiance devient un facteur essentiel pour assurer la cohésion, la coopération et des comportements citoyens parmi les membres.

Les équipes virtuelles peuvent être impliquées dans de nombreuses tâches : prendre des décisions, partager des pratiques et des connaissances, mener à bien un projet, créer un nouveau produit, etc.

Des questions se posent :

Comment se construisent les processus de création et se développe la créativité ?

Comment construit et comment évolue le niveau de la conscience collective au sein des équipes virtuelles ?

Une démarche inductive  de conscience collective fait émerger six phases dans le processus de création. Ces six phases s’enchaînent, bouclent et ont des « timings » différents selon le niveau de créativité des équipes.

La conscience de groupe dans les équipes virtuelles : un modèle

Dans un contexte de travail collaboratif, la perception et la compréhension des activités de ses collègues sont primordiales pour ajuster sa propre activité dans le but de créer la synergie des compétences et des efforts. Ce besoin n’est pas facile à satisfaire dans un contexte distribué où les TIC sont plus ou moins capables de transmettre toute la richesse des interactions en face-à-face. La question est alors de savoir quels sont les paramètres de socialisation qui précèdent la construction d’un climat de conscience collective et comment ils contribuent à son évolution dans le temps.

Les problèmes que rencontrent les équipes virtuelles sont souvent liés à un manque de visibilité sur les activités et les comportements des membres.

  • Que font les autres membres de l’équipe à un moment donné ?
  • Vont-ils accomplir leurs parts de travail à temps ?
  • Vont-ils prêter attention à la qualité ?
  • Seront-ils disponibles pour travailler à un moment donné ?
  • Quels sont leurs états émotionnels ? …

Les réponses à ces questions nécessitent un bon « dosage » de conscience collective au sein de l’équipe. La conscience collective joue un rôle important dans la gestion des relations interpersonnelles. Ces relations deviennent de plus en plus virtuelles grâce à la collaboration via les technologies. La conscience collective réduit les efforts requis pour la coordination des tâches et des comportements, et fournit un contexte permettant d’interpréter les expressions et d’anticiper les actions des autres (Gutwin et al. 1996a).